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Donnez une arme à un homme, il en sera transformé. Pour son premier roman, Uzodinma Iweala explore cette vérité aussi vieille que le monde. Dans une contrée d'Afrique sans nom et sans époque, le jeune écrivain américain nous plonge de manière fulgurante dans le quotidien et les pensées d'Agu, enfant devenu soldat malgré lui.
Le regard est aiguisé, incisif. Les mots jaillissent comme le sang sous les coups de machette répétés. Dans un livre où la violence des massacres et des viols éclate à un rythme frénétique, la nausée guette à chaque page. Lorsque la peur se fait trop grande, le présent, insoutenable, Agu ferme les yeux et se remémore. Les journées d'école et les fêtes de village, les cérémonies religieuses, sa famille. Ces souvenirs fugaces d'un temps harmonieux hélas révolu sont comme une respiration, un appel d'air, la seule résistance possible. Et une suspension nécessaire dans le récit.
Est-ce la puissance évocatrice de l'écriture qui donne à pénétrer l'imaginaire poétique de l'enfance ? Ou cette capacité à faire résonner les cris de rage, de douleur et de culpabilité d'une jeune âme meurtrie qui se croit contaminée par le mal et en quête de rédemption ? Reste que cette histoire, emplie d'humanité et de révolte, demeure un magnifique hymne lancé “à celles et ceux qui ont souffert”, à ces enfants du monde, soldats et esclaves de la guerre, qui devinrent un jour chair à canon et “bêtes sans patrie”. Bouleversant.Bêtes sans patrie d'Uzodinma Iweala, Editeur : L’Olivier, Publication :21/8/2008
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Titre débile, sujet étrange et dessin franchement passable : à première vue, 'Célébritiz' est l'une des pires BD qui soient. Le dessinateur a notamment un grave problème avec les nez, celui du héros ressemblant parfaitement à... une main.
Mais il suffit de lire la première phrase pour qu'un sourire s'installe sur nos lèvres. Le dessin naïf prend toute sa saveur, soutenu par une narration premier degré, répétitive, idiote, bref : délicieuse. Michel Canard prend une pilule et le voilà star. Ce point de départ simple est parfaitement exploité dans un scénario complètement barré qui part dans tous les sens, où les conséquences tirées par les cheveux de la vie insignifiante de Michel Canard - il va jusqu'à provoquer des guerres ! - sont d'une folie désopilante.
Devenir une star, c'est bien, mais c'est mieux si cela permet de coucher avec des femmes et de se faire de l'argent. Michel/Mickael l'a bien compris, mais, en bon raté qu'il est, ses rares bonnes idées se retournent vite contre lui. Son esprit volatile et ses remarques terre-à-terre déclenchent immanquablement l'hilarité du lecteur. On sent que les auteurs s'amusent, et c'est contagieux. Derrière cette apparence absurde et humoristique se cache en plus une amusante parodie de la célébrité et de l'hypocrisie qu'elle engendre. Comme le remarque si bien Michel Canard, ce n'est pas ce qu'il dit qui compte mais qui le dit, le Michel inconnu et transparent ou le Mickael bêtement admiré.
Comme toujours avec Trondheim, c'est fin et désopilant. Un album très malin, d'une fantaisie rare.
Célébritiz de Lewis Trondheim et Ville Ranta, Editeur : Dargaud, Publication 2006
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L’action de ce beau roman à la tonalité tendre et parfois mélancolique se déroule en 1962, dans une petite ville côtière du nord de l’Angleterre, une ville minière où l’on ramasse encore le charbon sur le rivage pour gagner à peine sa vie. Le début des années soixante, c’est la guerre froide, c’est aussi la crise de Cuba, l’avenir est plein d’incertitudes et le monde n’est pas facile à comprendre et à appréhender. Une espèce de peur larvée étreint les gens, notamment ceux des milieux modestes. C’est à ce monde-là qu’appartient le jeune Robert, onze ans, qui mène une vie calme avec des parents unis qui s’entendent bien.
Au cours d’une sortie à la ville toute proche avec sa mère, Robert rencontre McNulty, personnage étrange, homme marginal rendu fou par la guerre qu’il a faite et qui l’a défait, qui gagne sa vie en crachant le feu et en faisant le saltimbanque sur les places publiques. Cette rencontre marque profondément Robert qui essaie par la suite d’aider et de réconforter cet homme meurtri.Puis la rentrée des classes arrive et Robert est l’un des rares élèves de sa classe à intégrer un collège prestigieux, le Sacré-Cœur, où l’on pratique encore une discipline de fer et les châtiments corporels. Certains professeurs sont d’ailleurs de véritables sadiques. Robert fait la connaissance de Daniel, qui vit dans une maison proche de la sienne et qui appartient à un milieu social plus favorisé, ce qui n’empêche nullement leur amitié. Avec ce nouvel ami, Robert organise la résistance au sein du collège tout en sachant qu’il risque le renvoi. Malgré sa nouvelle vie, il n’oublie pas cependant de retrouver ses vieux amis, son copain Joseph plus vieux que lui et puis surtout la belle Ailsa, dont toute la famille se crève à ramasser le charbon dans la mer pour vivre, Ailsa, dotée d’une forte personnalité et d’un charisme extraordinaire.
Voici un très beau texte, à l’écriture fluide, tout en petites touches impressionnistes et en petites tranches de vie. Pas d’événement spectaculaire ni d’effets spéciaux dans ce roman où l’auteur nous raconte très simplement la vie quotidienne d’un jeune garçon à un moment important de son existence et les sentiments qu’il éprouve, confronté à toutes sortes d’expériences nouvelles pour lui : nouvel ami, prise de conscience d’autres classes sociales, contexte particulièrement difficile au collège, où règnent la violence des enseignants et la délation, maladie de son père et incertitude face à l’avenir, premiers émois amoureux. Tout cela tisse une trame complexe extrêmement bien composée, qui rend bien compte du passage de l’enfance à l’adolescence et de la difficulté à appréhender le monde extérieur. Robert est un beau personnage, doté d’une force tranquille qui lui permet de s’affirmer et de rejeter ce qu’il trouve injuste. Dans ce texte, le personnage de McNulty, qui symbolise la fêlure et le tragique, permet au jeune garçon de quitter le cocon familial et d’appréhender le monde.
Le cracheur de feu, de David Almond
traduit de l'anglais par Diane Ménard
Gallimard Jeunesse, Scripto, 2006
Dès 13 ans
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Une mort sans nom raconte l'histoire palpitante de Kay Scarpetta, une médecin légiste de renommée mondiale. Lorsqu'une série de meurtres brutaux secoue la ville de Richmond, en Virginie, Scarpetta se retrouve plongée au cœur de l'enquête. Ses compétences en médecine légale et son intelligence aiguisée deviennent ses seuls outils pour résoudre ces crimes mystérieux.
Avec une écriture précise et détaillée, Patricia Cornwell nous plonge dans l'univers complexe de la médecine légale, décrivant les procédures scientifiques avec une grande précision. L'auteure fait un travail remarquable pour mêler suspense, intrigue policière et caractérisation des personnages, créant ainsi une histoire palpitante et entièrement immersive.
Kay Scarpetta est une protagoniste fascinante : une femme forte, charismatique et déterminée à faire triompher la justice. Son intelligence et son sens aigu de la déduction la rendent authentique et attachante. Les autres personnages tels que son neveu, un jeune geek passionné d'informatique, ou son bras droit, un policier loyal, ajoutent une profondeur et une complexité supplémentaires à l'histoire.
Patricia Cornwell sait maintenir le suspense tout au long du roman. Chaque page est chargée de tension et d'excitation, chaque chapitre dévoile de nouveaux rebondissements captivants. L'auteure maîtrise parfaitement l'art de la surprise, gardant le lecteur en haleine jusqu'à la dernière page.
Conclusion
Une mort sans nom est un livre incroyablement bien écrit et palpitant qui plaira à tous les amateurs de thrillers. Patricia Cornwell a su créer un univers captivant et des personnages mémorables, tout en maintenant une intrigue haletante du début à la fin. Si vous cherchez un livre impossible à lâcher, ne cherchez pas plus loin, Une mort sans nom est fait pour vous !
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"Faute de preuves" de Coben Harlan: Un roman captivant qui vous fera douter de tout
"Faute de preuves" est un thriller complexe qui suit les péripéties de Matt, un journaliste intrépide et passionné à la recherche de la vérité. Lorsque sa femme, Laura, est brutalement assassinée, Matt se retrouve plongé dans une spirale d'événements mystérieux et de révélations troublantes. Accompagné par un mystérieux code qu'il a trouvé dans le coffre de Laura, Matt se lance dans une quête pour découvrir la vérité sur la mort de sa femme, même si cela signifie plonger dans les sombres recoins de son passé.
Harlan Coben est reconnu pour sa capacité à créer des personnages complexes et attachants, et "Faute de preuves" ne fait pas exception. Nous rencontrons Matt, un protagoniste déterminé et en quête de justice, ainsi que d'autres personnages intrigants tels que Karen, son amie d'enfance et détective privée, qui ajoute une touche de malice à l'histoire. L'auteur maîtrise l'art de donner vie à ses personnages, en leur offrant des nuances et des motivations profondes, ce qui les rend plus réels et facilite notre immersion totale dans le récit.
Coben n'est pas surnommé "Le maître du suspense" pour rien. À chaque page tournée de "Faute de preuves", il réussit à maintenir le lecteur en alerte avec des rebondissements inattendus. Chaque nouvelle révélation apporte son lot de surprises, faisant douter les personnages et les lecteurs de la véritable identité des coupables. L'auteur prend un malin plaisir à tisser des fils complexes et astucieux, nous faisant douter de chaque personne impliquée dans l'intrigue.
Au-delà de l'intrigue captivante, "Faute de preuves" aborde également des thèmes plus profonds. Coben explore les notions de vérité, de justice et de loyauté, faisant réfléchir les lecteurs sur les conséquences de nos actes et les choix que nous faisons. Tout en nous divertissant avec une histoire prenante, l'auteur nous pousse à questionner notre propre perception de la réalité et à remettre en cause les apparences.
En conclusion, "Faute de preuves" de Coben Harlan est un incontournable pour tous les amateurs de thrillers intelligents et captivants. Avec une intrigue complexe, des rebondissements palpitants et des personnages attachants, ce roman vous tiendra en haleine jusqu'à la toute dernière page. Préparez-vous à remettre en question tout ce que vous croyez savoir et à vous laisser emporter dans une aventure haletante où rien n'est ce qu'il semble être. Alors, plongez dans "Faute de preuves" et préparez-vous à être captivé par la plume astucieuse de Harlan Coben.
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